Textes tirés du livre de Shoshin Nagamine “Légendes des grands maîtres d’Okinawa”
° Les dix leçons du To-te ( main chinoise devenu karaté-dô ) :
* Le karaté ne vient pas du bouddhisme ni du confucianisme.
* Autrefois deux écoles de karaté, les styles Shorin et Shorei, furent introduites depuis la Chine.
Les deux styles sont basés sur des principes profonds et il est vital qu’ils soient préservés sans
altération.
* Le karaté ne s’arrête pas à l’entraînement du corps. Si l’on est confronté à la nécessité de combattre
pour une cause juste, le karaté fournit les moyens de l’action au péril de sa vie. Ces moyens ne sont
pas à employer contre un adversaire, mais plutôt doivent-être utilisés pour éviter l’usage des poings
et des pieds dans l’éventualité d’une rencontre dangereuse avec un ruffian ou un fauteur de troubles.
* Le premier but de l’entraînement de karaté est de renforcer la musculature, rendant le corps résistant
comme le fer ou la pierre, de sorte que l’on peut user des mains et des pieds comme d’une lance ou
d’une hallebarde. Par ce biais, le karaté cultive chez les enfants, la bravoure et le courage et devrait
être encouragé dans nos écoles.
* Le karaté ne peut pas être correctement appris sur une courte période de temps. “comme un boeuf
indolent il peut parcourir des milliers de kilomètres malgré sa lenteur”. C’est pourquoi, quelqu’un
de résolu à étudier sérieusement, deux à trois heures chaque jour, verra de grandes transformations
dans son corps après 3 ou 4 ans d’efforts continus, accédant ainsi à la vraie essence du karaté.
* L’une des choses les plus importantes en karaté, est l’entraînement des mains et des pieds. C’est
pourquoi on doit toujours travailler au makiwara pour les développer correctement. Pour que ce
travail soit efficace,il faut abaisser les épaules, ouvrir la poitrine, focaliser l’énergie, agripper
fermement le sol pour asseoir la posture, et abaisser le Ki (force vitale ou énergie primordiale)
jusqu’au tanden (zone située un pouce et demi sous le nombril). En respectant ces principes, il faut
faire cent ou deux cents tsuki (coup de poing) chaque jour de chaque main.
* On doit toujours maintenir une attitude étirée vers le haut dans les postures d’entraînement au
karaté. Le dos doit-être étiré ainsi que la taille, et les épaules abaissées, tout en pliant les jambes de
manière à garder une énergie souple dans la posture. On doit se relaxer et réunir le haut et le bas du
corps par l’action du ki rassemblé dans le tanden.
* Le karaté comprend une myriade de techniques, chacune ayant un nom et un sens. Pour comprendre
plus facilement leurs applications pratiques, il faut étudier indépendamment de leur contexte et
appliquer les principes du torite (interprétation, bunkai).
* Dans l’entraînement de karaté, on doit comprendre si le but d’un mouvement est le combat ou le
travail du corps.
* L’intensité est un facteur important dans l’entraînement du karaté. Pour améliorer la progression, le
mieux est de s’imaginer, pendant l’entraînement, qu’on est en plein champ de bataille. C’est
pourquoi les yeux doivent exprimer de la férocité tout en abaissant les épaules et en contractant le
corps quand on délivre le coup. S’entraîner dans cet esprit prépare au combat réel.
* Le niveau de l’entraînement doit-être en proportion de son potentiel et de sa condition physique.
Une pratique d’intensité excessive est préjudiciable à la santé, et est reconnaissable au fait que le
visage et les yeux deviennent rouges.
* Les adeptes du karaté jouissent habituellement d’une vie longue et pleine de santé, grâce au bénéfice
de leur entraînement continu. La pratique fortifie les muscles et les os, dynamise les organes
digestifs, et régule la circulation sanguine. C’est pourquoi, si l’étude du karaté était introduite dans
le programme d’éducation physique des écoles primaires et pratiqué régulièrement, nous pourrions
être à même de forger des hommes aux capacités de défense incommensurables.